chronologie des propos tenus lors de la réunion du 06 février 08 à la CCI.

Publié le par Interconsulaire55

Débats : situation et projections pour la Meuse

Guy Loinger :

 

Pour préparer cette réunion j’ai compulsé des documents concernant la Meuse, ceux qui ont été réalisés il y a 10 ans mais aussi ceux plus récents montrant l’évolution de la Meuse. J’ai le sentiment que l’on assiste à une stabilisation de la Meuse que ce soit en matière d’emplois, de population ou d’entreprises.

Mais des fragilités sont encore perceptibles notamment entre le développement de l’Est et de l’Ouest du département. 

L’objet du travail qui nous réunit aujourd’hui est de dégager les tendances lourdes de l’évolution du département mais aussi d’identifier des phénomènes émergents.

 

Intervention1

  La Meuse a décroché (cf doc. Urssaf).

 

  Points négatifs :

 

   - trop de références au passé et pas suffisamment à l’avenir (stop à 14-18)

 

   - trop d’attente du côté de la solidarité nationale, il faut se prendre en charge

 

   - le TGV est un atout, il ne faut pas râler en permanence sans raison, mieux vaut demander plus de dessertes à la Gare Meuse que de s’acharner à demander que Bar le Duc soit mieux desservie.

 

   - Manque de travail en équipe : les moyens sont dispersés

 

   Points positifs :

 

  - le département investit

 

  - le département a peut-être un créneau à jouer sur l’énergie

 

  - l’agriculture est dynamique

 

  - la Meuse dispose d’un tissu industriel réparti sur tout le territoire. Il existe une industrie dans quasi tous les cantons

 

  Objectifs :

 

  -  faire émerger des projets

 

  - travailler en équipe et parler d’une même voix

 

  - regarder plus l’avenir

 

  - aller plus loin avec la maison de l’emploi

 

  - créer un outil de prise de participation (capital-risque)

 

  - travailler sur l’image

 

  Intervention2

 

  La Meuse :

 

  - au cœur de l’Europe, proximité du Luxembourg et de la Belgique

 

  - laboratoire de Bure qui dispose de fonds

 

  - résidentiel se développe à l’Est du département

 

  - le TGV

 

  - tourisme de mémoire et tourisme industriel à développer

 

  Industries

 

  - agroalimentaire (fromageries et biocarburants)

 

  - industries lourdes (fonderies et chaudronneries)

 

  - mécanique de précision

 

  - l’ameublement a souffert les entreprises qui sont encore présentes sont des fleurons, il n’y a plus de grands risques

 

  - il existe de nombreuses entreprises de grands groupes

 

  -  il existe un tissu de Pme très important et à valoriser

 

  les faiblesses :

 

  - infrastructures routières

 

  - téléphone / ADSL

 

  - recrutement de cadres est rendu d’autant plus difficile qu’il faut aussi proposer de l’emploi à leurs conjoints

 

  - l’absence de sociétés de capital risque

 

  - éloignement des décideurs bancaires

 

  - manque de créations et d’implantations

 

  - risque sur les grandes entreprises

 

  - vieillissement de la population

 

  - manque d’universités

 

  - concurrence avec les villes (Metz, Nancy, Reims) qui attirent

 

  Dans le futur :

 

  - il faut valoriser le TGV

 

  - travailler sur les énergies renouvelables et les biocarburants (ne pas négliger la forêt)

 

  - développer l’export pour que l’on sorte des zones de proximité immédiate

 

  - créer des groupements d’entreprises et se faire connaître

 

  - favoriser le développement des PME (atteindre des tailles critiques leur permettant d’accéder à l’export, à des marchés plus gros, etc.)

 

  - aider la création d’entreprises notamment dans les services aux personnes

 

  - rendre le département plus attractif en le faisant connaître

 

  les risques portent :

 

 - sur les restructurations (d’entreprises, d’administrations, de l’armée)
 - sur le vieillissement de la population.
 

G.Loinger :

 On peut regarder l’activité selon différents angles :
 - l’économie résidentielle (basée sur les personnes présentes sur le territoire) et l’économie mondiale (basée sur de l’exportation, la production de biens de grandes consommation, etc.)
 - distinguer les entreprises pivots des entreprises sous-traitantes à relier avec le concept d’entreprise étendue
Il est possible que des entreprises d’un même territoire réalisant le même produit soit en concurrence et puissent collaborer.

Intervention3: par rapport à l’export, les entreprises meusiennes exportent plus qu’elles n’importent même si le solde tend à se réduire. Cependant se sont pour beaucoup des matières brutes qui partent. Le nombre d’entreprises qui exportent peut encore progresser.

 Intervention4
 - On observe une concurrence des territoires en matière d’implantation d’entreprise
 - Le foncier n’est pas maîtrisé en Meuse
 - Il n’y a pas de vision globale partagée sur le développement économique, cela freine l’implantation d’entreprises exogènes
 - On est dans un département de mémoire où l’on regarde toujours en arrière
 - Le tissu économique est trop disparate pour permettre l’existence d’un cluster en un seul endroit du territoire
 - Le moindre projet est très complexe à mener à bout, il y a une multiplication des dossiers

- Les échanges d’informations se font mal

- Face à des politiques omniprésents il faut une interconsulaire forte

 Intervention5
 Pourquoi pas construire une ecopolis à Issoncourt (rapport Attali) ?
 

G.Loinger :

 Quelles sont les relations entre les entreprises ? le fait de ne pas avoir d’université n’est pas en soit un problème, l’essentiel est pour le territoire sa capacité à tisser des liens.
 

Intervention6 nous avons des bouts de filières en Meuse, beaucoup de produits dans l'agroalimentaire par exemple partent hors du département pour y revenir dans la distribution. Rappelons que la Meuse couvre 6.300 km², pour 193.000 habitants et 500 communes. La dispersion ne facilite pas le rapprochement.

 Intervention7
 - les habitants doivent se saisir de ces problématiques de développement, si les politiques sont trop présents, il faut que la société civile se mobilise pour faire connaître son point de vue
 - il faut mettre en place une pédagogie à destination du citoyen et des élus
 - à côté de Saint Dizier qui bouge et qui lance des projets (..) nous on ne fait pas grand-chose (archives d’EDF)
 - Bure est une opportunité il faut s’en saisir.
 

G.Loinger :

 L’économique est dépendant de la qualité de la ressource humaine, dans des territoires de moins de 20 hab/km², il est très difficile de progresser.
 

Intervention8

 Les places disponibles pour accueillir de nouvelles populations existent, il semble surtout que les Meusiens ne veulent pas être dérangés.

 Intervention9
 La Meuse regroupe 27 codecoms, qui sont trop petites pour proposer de vrais projets ou disposer de réelles compétences. Elles manquent d’une taille critique.
 On voit se développer l’implantation de résidentiel à l’Est du département.

 Intervention10
 L’emploi industriel est fondamental, il faut le préserver.
 
Intervention11
 Attention néanmoins il s'agit d'un secteur qui régresse en emploi pour augmenter en performance et productivité.
 
Intervention12
 
Les problèmes avancés ressemblent à ceux dont l’on parlait il y a 20 ans, cela n’a pas changé.
 Les problèmes meusiens sont essentiellement :
 - sur la mise en œuvre d’infrastructures performantes,
 - le manque de formation,
 - l’absence de stratégie globale de la politique régionale
 - le développement du sillon Mosellan occulte le développement de territoires plus en marge comme la Meuse.
 
Intervention13
 En matière de formation, il existe des formations spécifiques dédiées à des métiers porteurs pour la Meuse mais elles n’arrivent pas à recruter sur le territoire, ce sont des étudiants d’autres territoires qui se forment et retournent sur leur territoire.
 Le travail consiste surtout dans l’adaptation des ressources humaines pour remplir les emplois locaux et pour cela il faut que les entreprises acceptent d’embaucher des personnes pas tout à fait adaptées au poste mais qu’elles vont former. Elles disposeront alors de possibilité de recrutement au niveau local mais aussi de personnes stables dans les emplois.

Intervention14

 Il ne faut pas non plus laisser croire que personne ne veut venir en Meuse
 
Intervention15
 L’image de l’industrie n’est pas attrayante pour la formation initiale. Les parents ont peur d’envoyer leurs enfants dans une filière qui perd des emplois et dont les restructurations sont très fortes sur le territoire.
 C’est sur l’image des métiers de l’industrie qu’il faut travailler pour faciliter le recrutement.
 
Intervention16

Le problème meusien est essentiellement lié à son immobilisme et son manque de vision de l’avenir.
La non présence locale de décideurs bancaires n’est pas réelle, la preuve le CIC participe notamment à travers AJC55 au développement des PME.
La non présence sur le territoire d’une société de capital risque est un frein au développement de projets innovants.
Pour avancer il faut trouver des personnes et des projets pour montrer l’exemple
 
Intervention17
L’offre commerciale est bien présente en Meuse, Verdun s’est développée plus tôt que Bar le Duc mais sa situation le lui permettait.
Actuellement, l’offre est identique à ce que l’on peut trouver dans le reste de la France, notamment grâce aux enseignes qui attirent les consommateurs.
En revanche le commerce en milieu rural est plus inquiétant avec un déclin continu.
 
Intervention18
Verdun bénéficie de sa position territoriale avec une zone de chalandise d’environ 80.000 habitants.
 Bar le Duc est très fortement concurrencée par St Dizier.
 Commercy est sur un territoire d’échange. On dit parfois de Commercy qu’ « elle est Lorraine en Meuse ». En revanche elle est très dépendante du régiment qui y stationne.
 
Intervention19
 Bar le Duc est plus administrative, ce qui la sauve.
 
Intervention20
 Le problème dans le commerce consiste à maintenir une diversité : le commerce de franchise dispose de moyens auxquels les commerçants individuels n’ont pas accès. Or ce sont les individuels qui permettent d’enrichir et de diversifier l’offre locale et donc de la rendre plus attractive.
 L’avenir de Bar le Duc est plus incertain du fait de la proximité avec St Dizier, il faut qu’elle empêche les gens de s’évader vers St Dizier.

G.Loinger :

 Qu’en est-il des services à la personne ?
 

Intervention21

Le commerce en milieu rural doit innover pour se maintenir en proposant des services qui ne sont plus fournis localement : pain, poste, pharmacie, livraisons.
Le commerce ambulant est également un facteur important pour permettre aux personnes âgées de garder des liens, de se maintenir en milieu rural.
Le milieu rural c’est également un coût en temps en argent même si l’habitat est moins élevé il y a des corollaires.

 Tous :
 Les lieux culturels sont relativement peu présents, même s’il existe des musées dans pratiquement tous les territoires, les lieux comme les bibliothèques, les cinémas, les lieux d’expositions sont moins fréquents.
 Le centre mondial est un lieu élitiste qui n’attire pas spécialement les foules.
 

G.Loinger :

 Comment se passent les déplacements en Meuse ?
 

Tous :

 Les routes ne permettent pas de déplacement aisé entre le Nord et le Sud du département, la plupart des infrastructures (RN4, A4, TGV) sont des liaisons Est-Ouest.
 

Intervention22

 L’impact du TGV est évalué par un cabinet mais avant tout il faut regarder ce que l’on peut faire pour renforcer les atouts du territoire avant de rechercher un effet fort du TGV.
 Verdun tire des atouts de la gare TGV : les 2/3 des voyageurs de la gare Meuse sont des Verdunois.
 

Intervention23

 Dans le temps de trajet à prendre en compte lorsque l’on parle du TGV, il ne suffit pas de regarder le temps de parcours du TGV, il faut aussi voir combien de temps il faut pour accéder à la gare.
 

G.Loinger :

 L’effet TGV est souvent un renforcement de ce qui brille, des pôles déjà puissants.
 

Intervention24

 On est condamné à être original, il faut un projet qui sorte de l’ordinaire et partagé par tous pour le soutenir.
 La clientèle du TGV est principalement une clientèle de cadres.
 

Intervention25

 Les routes mêmes si elles ne sont pas parfaites permettent à la population de la Meuse de se maintenir. Cette population se redensifie du côté Est. La Haute-Marne n’a pas cette chance.
 

Intervention26

 Il faut faire de la qualité et on aura quelque chose.


 G.Loinger :
 

La Meuse souffre peut-être d’un manque d’image, le lancement d’un projet est porteur d’image. Quel projet pourrait-on mettre autour de la gare TGV ?

 

Intervention27

 Le patrimoine meusien est à valoriser.
 

Intervention28

 Le nouveau est un ancien dans le futur. Il ne faut pas rejeter le nouveau sous prétexte qu’il n’est pas conforme à ce qui existe déjà. Si le nouveau ne trouve pas sa place il n’y aura pas de passé.
 

Intervention29

 Pourquoi ne pas reprendre l’idée des écopolis ? construire des logements écologiques attirera des cadres et des entreprises de services. Les activités économiques seront alors stimulées et s’implanteront sur place.
 

G.Loinger :

 On peut également penser que la population sera attirée si des services existent. Implanter un projet de cette taille nécessite de l’emploi et des services localement, on ne peut pas poser un tel projet d’un bloc.
 

Intervention30

 La gare Meuse est déjà un projet innovant en lui-même de part la conception qu’elle a adopté. Des contacts ont eu lieu grâce à son design sortant de l’ordinaire.
 

Intervention31

 Exemple de la ville de Güssling en Autriche où le Maire seul a décidé de rendre sa ville exemplaire en matière d’économie d’énergie, il est parti d’une ressource local très disponible qui est le bois et a construit le développement de sa ville sur cette base : il a réalisé du chauffage urbain à partir du bois, des biocarburants, etc. et en 10 ans l’image de la ville a progressé, il y a eu la création d’une centaine d’entreprises.
 

G.Loinger :

 Ne serait-il pas intéressant de travailler sur une valorisation des écosystèmes, il y a un potentiel. Il s’agit de respect de l’environnement mais aussi de valorisation écosystémique. Un effet de levier est possible.
 

Intervention32

 L’écopolis nécessite surtout une fédération des énergies locales, le ferment est nécessairement local.
 

Intervention33

 L’impact du TGV ne se ressent pas directement au pied du TGV, il permettra peut-être de valoriser des atouts locaux.
 

Intervention34

 Il faut que les acteurs locaux se mobilisent là-dessus. Pour le moment on parle de personnes qui sont transportées de Meuse vers Paris mais quelles sont les réelles arrivées de la gare Meuse ? qu’est-il proposé en matière touristique ? la logistique autour de la gare est faible, il faudrait concevoir des packages pour les gens arrivant en gare Meuse.
 

Intervention35

 Q’en est-il du logement en Meuse ?
 

Intervention36

 Exemple : Valenciennes : de grosses difficultés, elle a travaillé sur un projet innovant : Musée des beaux Arts. Cela a permis de redynamiser l’image de Valenciennes et d’attirer Toyota.
 

G.Loinger :

 C’est vrai pour une partie mais Toyota a posé ses conditions à un moment où un gros investissement devait avoir lieu sur le site, ils ont demandé à ce que le logement soit mis à niveau pour que les salariés puissent trouver à ce loger à moins d’un demi heure de distance.
 Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte pour trouver une dynamique dans les territoires.

Intervention37

 L’OPHLM travaille actuellement sur la restructuration de son parc ancien (taux de vacance important dû à une inadéquation entre l’offre et la demande).
 Les nouveaux logements sont tous conçus selon des normes haute performance énergétique.
 Les programmes réalisés sur la frange Est drainent des personnes des territoires voisins comme la Meurthe et Moselle.
 

Intervention38

 La difficulté de réaliser des maisons en haute qualité environnementale tient aux documents d’urbanisme locaux qui ne prennent pas en compte les possibilités de construction actuelles.
 Il faut construire intelligemment là où des besoins sont détectés et développer les services en cohérence (écoles, administration, etc.)
 

G.Loinger :

 Rendre exemplaire l’habitat meusien, focaliser dans 10-20 communes de l’habitat HQE pour valoriser l’image de la Meuse. On peut étendre ce concept à des pratiques BIO.
 

Intervention39

 Pour se faire il faudrait que l’aménagement du territoire soit maîtrisé de façon globale mais ce n’est pas le cas.

Intervention40

 Il faut faire la preuve par l’exemple en soutenant les initiatives locales quand elles existent afin de susciter l’adhésion d’autres territoires.


 G.Loinger :
 

La partie Est, non structurée, est peut-être à structurer pour la rendre plus efficace et étendre son développement au reste de la Meuse.

 La Meuse est dans un petit équilibre, il ne faudrait pas grand-chose pour qu’une dynamique se crée. En 1999 il y avait un risque de marginalisation là on est dans une phase où l’on est au milieu de tout et donc il y a des opportunités à saisir.



Tous : les coopérations sont assez faibles, le Triangle n’a que peu fonctionné, St Dizier et Bar le Duc travaillent ensemble (emploi, formation, logements, ANPE) mais le travail interrégional est difficile. La pratique du réseau est très faible dans le Nord malgré des emplois (2000) transfrontaliers et des pratiques réussies chez les voisins (Longwy, Esch-Belval)

 

Publié dans documents de travail

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